Cette fois, la remontée du chômage est nette et incontestable. 11 000 demandeurs d'emploi de plus au mois d'août, 50 000 au total pour les deux mois d'été: ce qui en mai ou juin, quand le chômage a cessé de baisser, pouvait apparaître comme un accident de parcours, s'affiche comme une inversion de tendance. Le taux de chômage, qui était descendu à 8,8 % en avril, remonte à 9 %, son niveau du mois de janvier 2001. L'arrivée de jeunes nouveaux demandeurs sur le marché du travail explique la hausse: le nombre de chômeurs déjà indemnisés, lui, reste stable (- 0,2 % d'allocataires Assedic) en août.
S'installe-t-on durablement dans une perspective de remontée du chômage? Personne aujourd'hui ne le sait. Une chose est sûre: si la croissance continue de mollir, les créations d'emploi ne suffiront plus à absorber l'arrivée sur le marché du travail de générations plus nombreuses que celle qui part à la retraite, née en 1941 et 1942.
Vendredi à Nantes, Lionel Jospin le reconnaissait:
«La situation actuelle nous préoccupe.»
«Certes, le chiffre du mois d'août est moins négatif que celui de juillet», a déclaré le Premier ministre, mais «les créations d'emploi se sont ralenties au deuxième trimestre» 2001. Avant d'annoncer: «Le gouvernement a décidé de renforcer sa politique de l'emploi.» Enfin, Lionel Jospin a assuré qu'une «mobilisation exceptionnelle devra se concrétiser très prochainement».
Cette fois-ci, le chômage est de retour. Et avec lui ses interrogations: que peut-on faire pour le ré