La fusion Schneider-Legrand est très mal partie. La Commission européenne, qui doit donner son avis sur le rapprochement des deux groupes électriques, s'apprête à mettre son veto. Selon Schneider, qui a révélé l'information jeudi soir, «les services de la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne ont transmis au comité consultatif des Etats membres une note d'information contenant un avis négatif sur le rapprochement des deux groupes». La surprise a été totale dans le camp français. Selon un proche du groupe, la Commission avait donné un accord de principe à la fusion le 14 septembre, après l'engagement de céder des usines d'installation de coupe-circuits et de protections électriques représentant 400 millions d'euros et 3 % du chiffre d'affaires. Le 18 septembre, lors de la présentation des comptes, l'opération était présentée comme étant quasi faite par Henri Lachmann, président du nouvel ensemble.
Vexé. Que s'est-il passé? Il paraît probable que les services de Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, aient été vexés par l'assurance affichée par Schneider. Une hypothèse confirmée par un proche de Bruxelles, cité par l'AFP: «Ils étaient sans doute trop sûrs de leur coup. Pourtant, il s'agissait d'une opération où depuis le début les problèmes étaient assez clairs.»
A cela s'ajoute le lobbying des concurrents. Comme le prévoit le règlement de la Commission, l'allemand Siemens a été entendu par les fonctionnaires européens et a dit tout le