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Libération

Digestion ardue pour les patrons

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publié le 1er octobre 2001 à 1h08

Les 35 heures, qu'en pensent les chefs d'entreprise? Bonne question que l'Observatoire du dialogue social a posée à un panel de patrons et de DRH (1). Le plus étrange est que l'Observatoire ait travaillé à la demande d'organismes patronaux dont la CGPME, la FNSEA, le CJD, l'UPA et des Medef régionaux. Comme s'ils avaient besoin de connaître l'opinion de leurs propres adhérents.

Premier enseignement, de nombreuses entreprises sondées, pourtant au-delà du seuil des 20 salariés, n'appliquent pas la loi: par exemple 18 % des sociétés entre 20 et 150 salariés sont donc dans l'illégalité. Charmant préambule...

On comprend mieux si l'on regarde l'appréciation que portent les dirigeants sur les 35 heures: 42 % pensent qu'elles représentent un frein pour leur entreprise, et 20 % seulement une opportunité. 69 % s'attendent à une augmentation de la masse salariale, presque autant se plaignent de la complexité juridique de la loi, les deux tiers redoutent les pénuries de main-d'oeuvre ou la pression supplémentaire mise sur le personnel d'encadrement.

A noter que plus l'entreprise est grande, plus l'appréciation est positive. A contrario, seuls 4 % des patrons des très petites entreprises ont une vision positive de la RTT. La moitié des dirigeants de ces entreprises pensent que les salariés ne travailleront pas moins avec les 35 heures; c'est avouer par avance l'impuissance à réformer les processus de travail.

On comprend mieux la levée de boucliers des artisans à la perspective de devoir ap