C'est aujourd'hui qu'entre en vigueur la suppression de l'exonération de la TVA sur le service dans la restauration. Les 15 % ajoutés à toute addition seront dorénavant taxés à 19,6 %, comme le reste des prestations des restaurateurs. Bercy se conforme ainsi à une décision de la Cour européenne de justice, qui a condamné en mars dernier cette particularité française datant de 1923. Un petit noir facturé 10 francs avec 1,50 franc de service coûtera ainsi 30 centimes supplémentaires au cafetier. «Au bout du compte, c'est le client qui paiera l'addition», déplore Fabrice, gérant du Daguerre, une brasserie du XIVe arrondissement parisien.
Fragilisé. La profession estime à 3 % environ la hausse des prix induite par l'abolition de ce petit privilège. Face à la menace de récession touristique, elle y voit un mauvais coup porté à un secteur déjà fragilisé qui compte 3 000 dépôts de bilan par an. «En appliquant cette directive sans prendre de mesures compensatoires, Fabius nous invite clairement à augmenter nos prix», déclare Francis Attrazic, président de la branche restauration de l'UMIH (Union des métiers de l'industrie hôtelière). Dans ces conditions, le gouvernement aura du mal à faire croire que l'on profite du passage à l'euro pour se sucrer.» Si la secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly, concède que la décision est «sévère», elle considère néanmoins que ses conséquences ne seront «pas considérables». Aujourd'hui, un repas de 100 francs hors taxes et hors service est factu