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Libération
Interview

Pierre, ancien garde du corps d'un ministre

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«Se faire son film pour rester en éveil, ça occupe»
publié le 1er octobre 2001 à 1h08

«Notre métier, ce n'est pas ce que vous croyez.» Cet officier de sécurité en charge de la protection de hautes personnalités (françaises ou étrangères) annonce tout de suite la couleur. «Les malabars sur le pied de guerre en permanence, c'est bon pour les films. Nous, nous faisons plus de l'accompagnement de personnes que de la protection. Il m'arrive parfois de porter les valises!» Pendant quatre ans, Pierre (1) assure la sécurité d'un ministre et appartient au service de protection des hautes personnalités (SPHP) du ministère de l'Intérieur.

Pour cela, il lui a fallu justifier de cinq années d'ancienneté dans un service de police judiciaire, se soumettre à une batterie de tests physiques et psychologiques, «pour évaluer [sa] résistance au stress, [son] sang-froid et [sa] détermination», puis suivre un mois de formation intensive aux différentes techniques de sécurité. «C'est assez court et on ne traite que succinctement les situations critiques», estime-t-il. Il regrette les lacunes de la formation, notamment sur les premiers secours ou sur les engins explosifs. Une fois affecté à son poste, il déchante. «C'est le désert des Tartares. Il ne se passe rien car il n'y a aucune menace.» A croire qu'il souhaiterait qu'il y en ait pour justifier son job. «Bien sûr que non, mais quand il ne se passe rien, on a l'impression que rien ne peut nous arriver! Et là, ça devient dangereux.» Du coup, il s'applique à entretenir sa vigilance, même s'il ne se passe rien. «Chacun ses trucs pou