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Libération
Interview

Pierre Raymond, chef de cabine à Air France

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« La sûreté, notre lot quotidien »
publié le 1er octobre 2001 à 1h08

Pierre Raymond, chef de cabine chez Air France depuis plus de vingt ans, se dit «sur le pied de guerre». Depuis les événements américains, tous les vols à destination du Moyen-Orient et des Etats-Unis sont classés sensibles. Cela signifie que la totalité des bagages doivent être fouillés et passés au tunnel à bagages, au lieu de la moitié en temps normal.

«On nous a aussi demandé de retirer tous les objets coupants des avions, ciseaux, cutters, etc. Mais les haches qui servent à ouvrir les compartiments arrière en cas d'incendie sont restées à bord. Cela nous a fait sourire. Nous savons tous que tout peut servir à tuer quelqu'un, dans un avion comme ailleurs.» Pierre n'a pas attendu les attentats du 11 septembre pour connaître l'angoisse de l'accident. «Je connais au moins quinze personnes mortes dans des attentats ou des crashs.» Il se remémore l'attentat du DC8 d'UTA en 1985, celui du DC10 en 1989 et l'accident du Concorde, l'année dernière. «A un moment, on réagit en fonction de ses propres réserves. Et quand le choc est trop grand, c'est dur de remonter la pente.»

Ce délégué du personnel, membre du Comité hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT), est assez remonté contre la faiblesse des solutions apportées par Air France tout en reconnaissant que l'entreprise ne peut pas tout: «Avec 200 vols par jour sur Roissy, il y a forcément une déperdition d'attention, sur le contrôle des bagages par exemple. Mais, à mon sens, la vigilance pourrait être renforcée, comme chez