Un pavé dans la mare. Les conséquences économiques consécutives aux attentats du 11 septembre s'annoncent catastrophiques. C'est ce qu'assure la Banque mondiale (BM), qui a rendu hier un rapport spécial sur la question, le premier du genre.
Le Nord dans la nasse.
Avant les attentats, la Banque tablait sur une croissance de 1,1 % cette année, et de 2,2 % en 2002 dans les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Le 11 septembre devrait coûter cher: entre 0,75 à 1,25 point en 2002! Une croissance anémiée de 0,95 % en 2002 n'est donc pas à exclure. Et encore, «ceci dans l'hypothèse où l'activité économique redevient normale d'ici au milieu de l'année 2002, où les consommateurs finissent par réagir à la baisse des taux d'intérêt [...] et où l'économie mondiale ne subit pas de nouveaux chocs». On est loin de la réserve optimiste que tentait d'afficher le FMI (Fonds monétaire international), le 26 septembre dans ses prévisions semestrielles (Libération du 27/09). Le Fonds, qui n'avait pas pris en compte l'effet 11 septembre, avait pourtant largement revu à la baisse ses prévisions. Le PIB des pays du G7 (club des sept pays les plus prospères) glisserait, selon lui, à «1,1 % en 2001, au lieu de 1,6 %» prévu au printemps, pour remonter à seulement «1,8 % l'année prochaine au lieu des 2,4 % prévus en avril». Keneth Rogoff, le nouvel économiste en chef du FMI, avait alors, dans un lapsus cruel, parlé de «récession» mondiale. Mais nul doute, disai