Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi Universal, mauvais payeur? C'est l'avis de Bercy, déchaîné à l'idée de se retrouver hier sans le chèque de SFR correspondant au premier versement de la licence UMTS. Orange (France Télécom) et SFR (Vivendi Universal) les deux détenteurs de licences pour la future norme de téléphonie mobile avaient jusqu'à dimanche soir pour s'acquitter de 619 millions d'euros chacun. Orange n'a pas fait d'histoire. SFR, lui, a mis la somme sur un compte bloqué de la Caisse des dépôts et consignations. Son objectif: renégocier avec le gouvernement le montant de sa facture 4,95 milliards d'euros et le calendrier des versements.
La décision n'est pas une surprise (lire Libération, 28 septembre). Mais au ministère de l'Economie et des Finances, on ne décolère pas sur la «volte-face incroyable de Vivendi», qui «s'assoit» sur ses engagements. «C'est comme si un contribuable disait: "la croissance ralentit, j'ai décidé de ne plus payer mon impôt sur le revenu"!» Hier, Bercy envisageait déjà des sanctions: «une injonction de payer avec amende et jusqu'à la suspension ou le retrait de la licence».
Crise boursière. Le ministère de l'Economie a de quoi être gêné: la loi de finances 2001 a déjà affecté les recettes issues de l'UMTS (pour partie à la caisse d'amortissement de la dette publique et pour une autre au fonds de réserve des retraites). Un deuxième versement de 619 millions d'euros, par SFR et Orange, est prévu fin décembre. Les suivants, ceux de 2