Sitôt mariés, sitôt licenciés. Voilà la triste devise que doivent ruminer les salariés de Cropscience, la filiale agrochimique d'Aventis (lui-même né de la fusion de Rhône-Poulenc et Hoechst), vendue à Bayer, le géant allemand de la chimie. Après trois mois de négociation, les deux actionnaires de Cropscience (Aventis et Schering) ont fini par se mettre d'accord sur un prix de vente de 7,25 milliards d'euros. Dans la foulée de cette annonce, la CFDT croyait utile, hier tôt dans la matinée, de publier un communiqué pour rappeler son refus de «perte d'emplois et de fermeture de sites» et pour dénoncer un projet encore «obscur» du point de vue social.
Une heure plus tard, la lumière était faite. Lors de sa conférence de presse à Leverkusen, à son siège social, Bayer a attendu la traditionnelle séance de questions-réponses pour annoncer un plan de réduction de 4 000 emplois (soit 15 % des effectifs) dans sa nouvelle société agrochimique rebaptisée Bayer Cropscience. Pourquoi ne pas avoir annoncé d'entrée de jeu la couleur aux syndicats? «On pensait pouvoir ne pas en parler tout de suite», assure un porte-parole de la société.
Même si les salariés se tenaient sur leurs gardes depuis l'annonce des négociations exclusives avec Bayer, ils ne s'attendaient pas à un tel coup de massue. Et pour cause. Né de la fusion, en décembre 1999, des activités agrochimiques de Hoechst et de Rhône-Poulenc, Aventis Cropscience était tout juste sorti d'un laborieux et pénible travail d'intégration ent