Genève de notre correspondant
Au lendemain de l'annonce de la faillite de Swissair, la population helvétique s'est réveillée groggy. Des milliers d'emplois supprimés probablement près de 10 000 sur 70 000 au total , la flotte drastiquement réduite et surtout, l'image d'une compagnie qui portait les couleurs du pays définitivement ternie. «C'est comme si on avait rasé le Cervin», expliquait une jeune femme. Ce n'était là que le début d'une journée noire, où l'on a vu les avions de Swissair cloués au sol, et des milliers de passagers errant dans l'aérogare de Zurich, sans aucun vol de recours sur la compagnie helvétique. Même le gouvernement de Berne a perdu son calme face au désastre et s'en est pris vertement aux deux banques reprenneuses de Swissair, l'Union des banques suisses (UBS) et le Crédit suisse (CS).
Finalement, les deux banques annonçaient dans la soirée qu'elles avaient débloqué 259 millions de francs suisses (175 millions d'euros). Ce qui devrait, à terme, permettre une reprise des vols. Pourtant, le patron de la compagnie, Mario Corti, indiquait hier soir qu'aucun avion ne pourrait vraisemblablement décoller aujourd'hui. Retour sur une journée chaotique.
Inquiètes de la situation financière dramatique de Swissair, les compagnies pétrolières BP et Shell annonçaient hier matin qu'elles ne ravitailleraient plus en carburant les avions frappés de la croix suisse, si la compagnie ne s'acquittait pas de ses anciennes factures. Pas d'argent, pas de kérosène. Et pas de