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Libération
Interview

«L'ultralibéralisme a vécu»

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publié le 5 octobre 2001 à 1h10

C'est le plus ardent défenseur des banques et des milieux d'affaires, le chantre du libéralisme, l'adepte du «moins d'Etat». Le Parti libéral suisse (auquel appartiennent les ministres de l'Economie et des Finances) est le porte-parole de l'establishment helvétique. Aujourd'hui, il prône pourtant un retour à l'Etat. Sa vice-présidente, Christiane Langenberger, explique à Libération en quoi l'affaire Swissair amène à repenser les rapports entre la politique et l'économie.

Comment jugez-vous l'attitude des banques suisses dans la débâcle de Swissair?

Ce qui se passe est une catastrophe et un électrochoc pour la Suisse. La population et le gouvernement sont outrés par l'arrogance dont ont fait preuve certains banquiers. Leur comportement sans états d'âme, leur volonté de ne penser qu'à leurs propres actionnaires, quitte à oublier le reste de la société, ont dépassé les bornes. Ils méritaient une leçon. Mais c'est cher payé pour tout le pays. Car les dommages sont énormes. Non seulement le bon renom de la Suisse est atteint, mais des secteurs entiers, comme le tourisme, l'hôtellerie, les caisses de pension, certaines PME, vont être profondément touchés. Sans parler des 52 000 actionnaires de Swissair... Nous vivons un cauchemar.

Ne pensez-vous pas qu'un certain libéralisme économique a vécu?

L'ultralibéralisme a vécu. L'économie a méprisé le politique ces dernières années. Elle se gaussait de la lenteur de notre démocratie directe, se moquait des pesanteurs de l'administration... Le