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Libération
Interview

«Avant le passage à l'euro, ne pas faire de catastrophisme»

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publié le 6 octobre 2001 à 1h11

Francfort, envoyé spécial.

Le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) est confiant. A moins de trois mois de la mise en circulation des pièces et des billets en euros, Christian Noyer estime qu'il ne faut pas grossir les difficultés. Il juge cependant que les banques commerciales n'ont pas joué le jeu de la monnaie unique en ne diminuant pas les frais liés aux virements transfrontaliers et aux paiements par chèques et cartes bancaires.

Pour autant, le vice-président de la BCE n'est pas partisan des solutions radicales. La suggestion de la Commission européenne, qui propose d'aligner les frais de paiement par cartes bancaires, chèques ou virements entre pays de la zone euro sur ceux en vigueur à l'intérieur des frontières, part d'un bon sentiment, puisqu'il s'agit d'une réduction radicale des frais. Mais, selon Christian Noyer, «il y a un problème de temps». Le vice-président de la BCE se fait ainsi l'avocat des banques, tout comme, en France, François Patriat, secrétaire d'Etat à la Consommation, hostile à ce «règlement» ­ sorte de décret ­ que veut faire adopter la Commission européenne, ulcérée par l'immobilisme des banques depuis bientôt dix ans.

Selon la toute dernière enquête publiée par la Commission européenne, un virement de 100 euros (656 francs) entre deux banques de l'Union coûte la somme ahurissante de 24,09 euros (158 francs)! Rencontre avec Christian Noyer, à 86 jours de l'arrivée de la monnaie unique dans les porte-monnaie.

Ne craigniez-vous pas que