Des aéroports qui jouent aux cow-boys et saisissent des avions pour non-paiement des redevances d'atterrissage, des compagnies moribondes qui menacent de tomber comme de vieux coucous, un débat sur les aides publiques qui fait rage: le transport aérien européen donne le spectacle d'une foire d'empoigne.
Dernier épisode en date, vendredi, Les Echos ont révélé qu'Aéroports de Paris (ADP) a immobilisé au sol trois appareils d'Air Lib (ex-AOM-Air Liberté) pour non paiement des dettes de la compagnie évaluées à 184 millions de francs (28,05 millions d'euros) envers l'établissement aéroportuaire. En fait, les trois avions (un MD83 et deux DC10) ont été saisis il y a déjà une semaine à la suite d'un «rodéo» au long cours. Selon ADP, Air Lib aurait été informé de longue date d'une menace de rétention, et aurait donc fourni des listes fictives de passagers afin de mettre ses appareils à l'abri, en faisant croire à des vols commerciaux, alors que les avions partaient à vide. Car la petite compagnie savait qu'ADP ne s'autoriserait pas à s'attaquer à des avions pleins. Mais le tour de passe-passe a fait long feu.
Par ailleurs, contrairement à ce qu'Aéroports de Paris a d'abord affirmé, Air Lib n'est pas en cessation de paiement envers ADP, depuis le 15 mai. Hier, le président du Conseil de surveillance de la compagnie a déclaré tout en modération qu'«ADP a fait plus de mal à Air Lib que tous les taliban», et s'est fendu d'un communiqué de dénégation.
Volte-face. «Air Lib nous a bien ve