«Quand une demande de congé m'arrive, je regarde dans la colonne et, s'il n'y a pas trop de monde, je fais une croix et j'accorde les jours de repos. Pour l'instant ça marche. Mais j'aimerais que ça soit informatisé.» Nous sommes dans un centre des impôts de l'ouest de la France. Le directeur est en train de s'arracher les cheveux devant un immense planning de papier scotché sur le mur. «On a bricolé nous-mêmes cette fresque murale», se rappelle-t-il. C'était au mois de février; son service avait été choisi pour essuyer les plâtres des 35 heures avant que les 180 000 agents des Finances ne s'y mettent en 2002. Pas formé, juste «informé», ce quinquagénaire, unique cadre de son centre des impôts, a consacré à cette expérimentation treize jours de travail sur les quatre premiers mois. «Dans le même temps, j'ai dû mettre en place la prime pour l'emploi, recueillir les déclarations d'impôts, la taxe d'habitation...». Un casse-tête qui va concerner tous les cadres de la Fonction publique.
Emploi zéro
Tout doit être réglé pour le 1er janvier 2002. Le principal obstacle réside dans le «cadrage emploi zéro» imposé par le gouvernement: comment fournir le même service en travaillant moins, et sans personnels supplémentaires? Les 106 000 hauts fonctionnaires de l'Etat (1) sont au centre de cette contradiction. Car s'ils veulent aussi profiter de la RTT, ils sont en première ligne pour appliquer les 35 heures dans leur service. D'où la «pagaille totale», dit un syndicaliste du SNUI, qui rè