Rennes correspondance
Sous la menace de plus en plus forte d'une liquidation judiciaire, les syndicats du groupe Moulinex jouent le tout pour le tout. Après l'usine de Cormelles-le-Royal, près de Caen, occupée depuis cinq semaines, les sites de Bayeux, Falaise, dans le Calvados, et d'Alençon, dans l'Orne, ont été hier à leur tour interdits d'accès par les salariés.
«Il s'agit de protéger les stocks et l'outil de travail des actes de vandalisme mais aussi de tout agissement extérieur pour être prêt à redémarrer dans de bonnes conditions», explique Christian Payen, délégué CFDT à Alençon. Dans cette ville, une délégation de l'intersyndicale a également occupé l'agence principale de la Société générale, réclamant une entrevue avec la direction de l'Association française des banques, devenues les cibles principales des syndicats. Une action similaire s'est déroulée dans une agence de la BNP à Caen où, comme dans les autres sites, les employés de Moulinex se sont constitués en «collectif de défense de l'outil de travail».
«Il est clair maintenant, notamment à travers nos contacts avec les repreneurs potentiels comme SEB ou le fonds d'investissement Fidei, que le pool bancaire qui a financé le groupe (comprenant principalement la Société générale, le Crédit Lyonnais et BNP-Paribas, ndlr) bloque toute négociation et veut aller vers la liquidation en espérant récupérer ses créances par la revente des actifs, accuse Claude Renault, délégué CFDT à Alençon. Sans aucune considération pour