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Libération

Imperial Tobacco ne roule pas pour Mazères

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Le britannique délocalise Rizla en Belgique.
publié le 12 octobre 2001 à 1h14

Toulouse de notre correspondant

Le directeur du groupe britannique Imperial Tobacco, Graham Bolt, n'avait pas prévu que son déplacement à Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne) serait si long. Retenu mardi soir par les soixante-six ouvriers de l'usine de papier à cigarette Rizla, il s'est soudain retrouvé à court de cigares. Les papetiers haut-garonnais n'ont pas digéré l'annonce qu'il était venu leur faire. Ils n'acceptent en effet pas de devoir plier boutique à l'été 2002, alors que leur site a encore dégagé un résultat net de 1,5 million d'euros pour le dernier exercice. «Il ne suffit donc plus qu'une entreprise gagne beaucoup d'argent. Elle doit encore bien se caler dans les plans de développement in ternationaux de son groupe», peste Pierre Castéra.

Le maire socialiste de Mazères-sur-Salat, 596 habitants à 50 kilomètres de Toulouse vers les Pyrénées, voit dans cette fermeture programmée une illustration honteuse du «capitalisme triomphant». Le cégétiste Patrice Brun renchérit: «On gagne de l'argent, mais on n'entre pas dans leur logique financière... Cette logique-là m'échappe. Elle ne nous convient en tout cas pas.»

Famille. Les vieux murs de l'usine fondée par la famille Lacroix en 1864 remontent les rives du Salat sur plus d'un kilomètre. C'est qu'ils ont été plus de 800 papetiers en 1920. Il en reste une centaine aujourd'hui pour produire 70 milliards de feuilles de papier qui s'en vont se faire rouler en France et aux Etats-Unis. Cette production devrait donc atterrir dès