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Libération

La vache folle fait trembler le Japon.

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L'archipel, qui se croyait protégé, panique après la découverte d'un cas.
publié le 13 octobre 2001 à 1h15

Tokyo de notre correspondant

Depuis trois semaines, les journées de Yoshio Ueda sont rythmées par les mesures prises par le gouvernement japonais, après la détection, le 10 septembre, du premier cas de vache folle (l'encéphalopathie spongiforme bovine ou ESB) dans l'archipel et en Asie. Avec ses deux frères, cet éleveur de Chiba près de Tokyo, dirige une ferme de vaches laitières. Sa bétaillère est une habituée du trajet Chiba-Hokkaido, la grande île située au nord du Japon où sont achetées les jeunes bêtes. Mais ces temps-ci, la bétaillère de la famille Ueda prend tous les matins un autre chemin. Par groupes de cinq, son cheptel est conduit au centre vétérinaire voisin pour des examens. L'abattoir de la préfecture de Chiba est lui aussi en pleine révolution: les parties suspectes (intestins, cervelles, etc.) sont depuis la fin septembre incinérées au lieu d'être recyclées en farines animales, comme cela continuait d'être le cas au Japon malgré les mesures drastiques prises en Europe pour lutter contre l'ESB. Les interdictions pleuvent. L'utilisation des produits bovins pour la fabrication des cosmétiques vient ainsi d'être bannie le 3 octobre. «La pagaille règne, se lamente l'éleveur Yoshio Ueda. Les directives tombent en rafale. Les vétérinaires ne savent pas quoi répondre à nos questions.» Alors qu'un deuxième cas était suspecté hier, puis infirmé par deuxième test donnant un résultat négatif, le spectre d'une crise de la vache folle fait paniquer l'archipel.

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