La CFDT va prendre le train de l'épargne salariale et tenter d'en faire un instrument à disposition du syndicalisme. Son conseil national, sorte de parlement regroupant toutes les fédérations et toutes les unions régionales, qui se réunit les 16,17 et 18 octobre, a mis le sujet à l'ordre du jour. Chaque membre du conseil a reçu une note rédigée par Jean-François Trogrlic, en charge des questions économiques à la commission exécutive, et que Libération a pu consulter. Le document, soumis à l'examen, affiche l'ambition: l'épargne salariale doit être «un moyen supplémentaire de peser sur les pratiques sociales des entreprises». Pour la direction de la CFDT, il s'agit de mettre l'organisation en état de jouer un rôle moteur dans ce qu'elle estime être l'un des grands dossiers du syndicalisme en France. La loi Fabius sur l'épargne salariale, adoptée le 19 février, va bientôt entrer en action. Bercy devrait publier une ultime circulaire indispensable à sa mise en oeuvre le 16 octobre. La nouvelle réglementation comporte deux éléments clés: elle étend l'accès aux dispositifs d'épargne salariale à toutes les entreprises, quelle que soit la taille. Et exige pour créer des fonds d'épargne interentreprises un accord collectif entre patrons et représentants des salariés.
Petite révolution. Des syndicalistes dans le jeu du capital? Ce serait une petite révolution, même pour la très évolutive CFDT. La confédération fait une analyse de l'évolution du capitalisme: «A la confrontation traditi