S'il fallait une définition du modèle social européen, il suffirait peut-être de dire tout simplement: «L'endroit où l'on admet le syndicalisme.» Malgré deux meurtres, l'Europe est, en 2000, la zone où le nombre de violences, d'arrestations ou de licenciements abusifs à l'égard des responsables syndicaux est le plus faible.
La CISL a cependant recensé deux meurtres au cours de l'année 2000. La CISL (Confédération internationale des syndicats libres) a remis cette semaine son rapport annuel sur les libertés syndicales.
Les Etats-Unis sont bien placés pour obtenir la palme de l'antisyndicalisme. La lutte contre les libertés syndicales s'y exerce d'une «manière plus cynique» que dans d'autres régions du monde. «80 % des employeurs engagent des consultants, des détectives et des sociétés de surveillance pour participer aux campagnes antisyndicales», dénonce la confédération.
Alors que la législation américaine contraint les syndicalistes à obtenir un vote majoritaire des salariés avant de créer un syndicat, certaines entreprises n'hésitent pas à utiliser la menace de fermeture ou de délocalisation. Selon une étude citée par la CISL, ce chantage est mis en oeuvre dans 60 % des cas dans l'industrie manufacturière. Quand aux recours juridiques, il faut savoir être patient: le Conseil national des relations du travail (National Labor Relations Board), qui arbitre les conflits dans le secteur privé, a quelque 25 000 affaires en cours au sujet de pratiques abusives de la part d'employeur