Luxembourg (UE)
envoyé spécial
Un par un, les bastions du monopole public rendent les armes. Hier, c'était le tour de la poste: les quinze ministres des Postes et Télécommunication, réunis à Luxembourg, sont en effet parvenus à un compromis pour le moins inattendu, tant le dossier semblait bloqué: ils sont tombés d'accord pour qu'au minimum près d'un quart du marché postal soit ouvert à la concurrence d'ici à 2006. Frits Bolkestein, le commissaire chargé du Marché unique, estime qu'en réalité 50 % du marché sera alors libéralisé, plusieurs Etats étant déjà ou ayant annoncé qu'ils iraient au-delà des prescriptions communautaires. Il est enfin très probable que le monopole sera totalement supprimé en 2009, même si cette date n'a pas le caractère automatique que les plus libéraux auraient voulu lui donner: les Pays-Bas et la Finlande se sont d'ailleurs abstenus lors du vote final. Cette perspective, certes lointaine, d'une libéralisation totale n'a pas empêché le Français Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, de se féliciter de cette «ouverture progressive et maîtrisée de certains services à la concurrence», qui sauvegarde «le service public».
Allergies. La poste est le dernier secteur de l'économie européenne à s'être montré aussi longtemps allergique à la concurrence. Du moins en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grèce, en France mais aussi en Grande-Bretagne, pays pourtant d'habitude demandeur de libéralisation. En revanche, en Suède et en Finlande, l'ouvert