En appelant, à la suite de l'ensemble des syndicats, à une grève limitée à une journée et en renonçant à déposer un préavis reconductible, SUD-Rail n'a pas fait que des heureux dans ses rangs. A Rouen, à Saint-Etienne, à Bordeaux ou à Paris-Rive-Gauche, les sections SUD ont décidé d'appeler à un mouvement reconductible. A Strasbourg ou à Rennes, Sud a préféré ne pas appeler du tout à la grève, alors qu'à Sud dans la région Paris Saint-Lazare, Michel Calvez, un responsable, grognait hier qu'il n'était pas très chaud pour les «grandes messes».
Opposition. Des désaccords parfaitement assumés par le syndicat, qui refuse par principe d'imposer une ligne à ses adhérents, mais qui trahissent un petit «flottement» stratégique. Jusqu'à présent, l'audience de Sud avait toujours résidé dans son opposition. Né en 1995 d'une scission de la CFDT, SUD-Rail a grossi en grignotant l'audience des syndicats institutionnels, estampillés «cogérants».
Le syndicat, qui représente environ 10 % des cheminots aux dernières élections de mars 2000, a dénoncé la réforme ferroviaire donnant naissance au Réseau ferré de France (RFF) et a contesté la signature notamment par la CGT et la CFDT de l'accord 35 heures. «Nous, on pense qu'un préavis de grève de 24 heures, cela ne suffit pas pour faire entendre nos revendications. Mais cela nous pose un problème. Soit on s'inscrit dans l'unité, et cela permet un appel commun, plus clair pour les cheminots. Soit on fait un préavis séparé, et on prend le risque d