New York de notre correspondant
Il est 9 heures du matin mais, déjà, la file d'attente part à l'infini. Elle s'est formée le long de la 7e Avenue, remonte toute la 31e Rue et repart encore de l'autre côté, encerclant un Madison Square Garden assiégé. En annonçant en début de semaine l'ouverture de la «Twin Towers Job Expo», une foire à l'emploi pour ceux qui se sont retrouvés sans travail après les attentats du 11 septembre au World Trade Center, le maire, Rudy Giuliani, attendait entre 5 000 et 6 000 personnes. Hier, ils étaient 10 000, peut-être plus encore, à se presser les uns contre les autres dans le froid du matin. «Quand on voit tous ces gens, on comprend comment les terroristes ont affecté l'économie new-yorkaise», souligne Jacqueline Johnson, une spécialiste des télécommunications pour ATT. Son bureau était situé dans l'une des deux tours. La compagnie lui a fait savoir qu'elle n'avait plus besoin de ses services. «J'ai plus de vingt ans d'expérience et je n'aurais jamais pensé être licenciée dans des circonstances pareilles. C'est toute ma vie qui est sens dessus dessous.»
Marasme. Plus d'un mois après, New York commence tout juste à jauger la dimension économique de la catastrophe. Dans les premiers jours suivant les attentats, George W. Bush avait promis une aide de 17 milliards de dollars (18,8 milliards d'euros) pour la reconstruction. La municipalité estime aujourd'hui que l'attaque va lui coûter quelque chose comme 100 milliards de dollars (110,7 milliards d'e