«Institution internationale très influente, gros contingent (142 pays), cherche désespérément capitale pour accueillir son sommet. Très urgent.» Les circonstances, décidément, sont cruelles pour l'OMC. Histoire de se dépêtrer des contestataires, l'Organisation mondiale du commerce avait décidé, en janvier, d'organiser sa conférence ministérielle à Doha, au Qatar, du 9 au 13 novembre. Depuis, elle multipliait les efforts pour tenter de rallier les pays à un plus petit dénominateur commun : une déclaration sur un agenda a minima mais enfin proche d'aboutir. Et voilà que le contexte des frappes américaines en Afghanistan «pose question». «Quiconque regarde la carte voit que Doha est dans une zone tiède pouvant devenir chaude», a «euphémisé» hier Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce. Un grand nombre de délégations, assure-t-on à l'OMC («dont les Etats-Unis, le Canada, et le Brésil») ne semblent pas particulièrement enthousiastes à l'idée de se rendre dans cet émirat du Golfe. Comment déplacer la réunion ? Cela passe par une série de circonvolutions qui tiennent du labyrinthe.
Ecueil no 1. Négocier la sortie du Qatar, le seul pays à s'être un temps proposé d'héberger le sommet. Mais Doha ne voit pas vraiment d'un bon oeil l'idée de se faire souffler le comité d'accueil. Comme le dit Pascal Lamy, jamais en manque de diplomatie : «Il y a un minimum de précautions à prendre vis-à-vis de l'hôte qui a invité, mis les petits plats dans les grands, passé beaucoup de temps... Il