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Libération

La redistribution des cartes du ciel

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Tour d'horizon des perspectives des compagnies européennes.
publié le 19 octobre 2001 à 1h18

Qui survivra au grand chambardement?

«Ceux qui marchaient bien avant la crise et ceux qui étaient inscrits dans de solides alliances», indique un analyste. Sans aucun doute Air France et la Lufthansa, dont les réseaux sont équilibrés et les flottes adaptées aux à-coups de la conjoncture. Et certainement British Airways (BA). Ces trois géants du marché européen disposent d'infrastructures lourdes, de flottes considérables, de réseaux internationaux et de partenaires américains et asiatiques de choix (lire ci-contre). Cependant, plus que ses concurrents, BA est en pleine zone de turbulences. Car la compagnie est surexposée au front transatlantique: BA réalise près de la moitié de ses profits sur ses liaisons américaines, où son trafic a dégringolé de 32 %. Ce qui fait dire à Nick Gradel de la Deutsche Bank: «BA ne peut avoir aujourd'hui qu'une seule ambition, survivre!». John Moore, de Virgin Airlines, se montre plus sévère encore: «BA voit disparaître sa principale vache à lait. Ailleurs, elle perd de l'argent. Ses forces sont devenues ses faiblesses.»

Frappée dans son activité internationale (535 villes desservies), British Airways est aussi contestée sur son marché domestique par sept concurrents locaux. L'ancienne compagnie nationale a en face d'elle des casseurs de prix comme EasyJet, Ryanair, ou son ancienne filiale Go, vendue l'an dernier, qui tirent somptueusement leur épingle du jeu (lire ci-contre). Est-elle pour autant menacée? «Personne ne peut l'imaginer», répond un