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Libération

Après les délires boursiers, les coupes franches

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Rarement les annonces ont été d'une aussi grande brutalité.
publié le 20 octobre 2001 à 1h19

Ce n'est pas une, ni deux, mais 29 usines qui vont être rayées de la carte géographique du groupe Valeo. Le coup de serpe est radical. C'est après celui d'Alcatel ou Siemens, pour ne citer que les plus récents, un exemple supplémentaire de la brutalité des restructurations en cours.

Certes, ce n'est pas chez Valeo une attitude tout à fait nouvelle. Noël Goutard a longtemps incarné cette brutalité. Avec son fidèle et dévoué Thierry Morin, le président du conseil de surveillance a repris sa bonne vieille boîte à outils de restructurateur professionnel. Les deux hommes connaissent leur métier par coeur et ont prouvé par le passé que la gestion sociale n'a jamais été leur tasse de thé favorite. Mais cette fois, la frappe est plus violente encore: fermeture définitive de 12 usines et cession de 17 autres à des sous-traitants.

Contexte favorable. Le contexte actuel leur facilite grandement les choses. «On est dans un paysage noir. Ça libère un peu les entreprises», convient Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE (Observatoire français de la conjoncture économique). Quelques jours seulement après les attentats du World Trade Center, Boeing annonce entre 20 et 30 000 suppressions d'emplois, son concurrent EADS ironise sur l'effet d'aubaine. Dans les circonstances présentes, les groupes parient sur le fait que l'opinion publique et les hommes politiques seront sans doute plus compréhensifs. Convaincus qu'ils ont déjà intégré la brutalité des retournements de conjoncture.

Surcapacités. Les