Berlin de notre correspondante
Il est 9 heures du matin samedi. Les visages portent encore les cernes des longues discussions de la veille, mais le grand amphithéâtre de l'Université technique de Berlin est déjà plein. Militants écolos, militants de la paix, militants du tiers-monde, militants du Christ, trotskistes de la IVe internationale, syndicalistes de l'IG Metall, mamans avec leurs bébés... Un joyeux mélange se retrouve, pour la première fois depuis longtemps en Allemagne. Deux superbes épagneuls aussi, flairant les sandwichs dans les sacs, n'ont pas voulu rater l'événement: le premier grand congrès d'Attac en Allemagne.
Née en 1998 en France, où elle revendique 30 000 membres, l'Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens, n'est encore qu'un nourrisson en Allemagne. Fondée en janvier 2000 seulement, Attac-Allemagne ne compte que 2 000 militants. «L'Allemagne n'a pas de culture sociale critique, comme la France avec ses grands syndicats politiques ou la Scandinavie avec ses mouvements contre l'Union européenne, avance Felix Kolb, le porte-parole d'Attac-Allemagne, pour expliquer ce décollage tardif. Dans un pays qui profite autant de la mondialisation, avec son industrie très exportatrice, il est particulièrement difficile aussi de rallier les syndicats notamment à une critique de la mondialisation.»
Essor. Depuis le sommet de Gênes en juillet dernier, les images de policiers italiens matraquant les manifestants et celles de milita