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Libération

«Happy end» à la française

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publié le 22 octobre 2001 à 1h20

Consommer afin de soutenir la croissance, ça s'appelle faire preuve de «patriotisme économique». Consommer aux Galeries Lafayette plutôt qu'au Printemps, ces jours-ci, ça s'appelle faire du «patriotisme social». Car des deux grands magasins du boulevard Haussmann, c'est bien le premier qui s'est montré «patriote» en rachetant les boutiques françaises de Marks & Spencer et leurs personnels. La France a poussé un ouf de soulagement en apprenant qu'un groupe de chez nous était venu sauver des salariés des griffes du perfide patronat anglais. Celui qui licencie par e-mail. On peut saluer, chez les «GalFa», l'habile mélange de prescience économique (on rachète des emplacements en centre-ville pour pas cher) et de politique d'image.

Peut-être que les clients fidèles à l'enseigne britannique leur en seront reconnaissants et qu'ils iront plus volontiers aux Galeries qu'auparavant. Comme il y a eu le boycott des entreprises qui licencient, il pourrait y avoir la prime au sauveur, jolie happy end. Juste un petit détail : les salariés. Ils sont certainement soulagés de ne pas se retrouver à l'ANPE et de ne pas devoir expérimenter le Pare (lire pages 1 à 3), mais quand même fort chagrins de découvrir que les Galeries, leur voisin d'en face, payent moins bien que leur ex-patron «tyran» britannique. Il faut toujours que quelqu'un paye les bêtises économiques. Les salariés en général n'y échappent pas.

Depuis le 17 octobre, le groupe Danone s'évertue, lui, au contraire, à démontrer que ses s