Avis de malaise à l'ANPE. L'agence a connu cette année ses deux plus grandes grèves depuis sa création en 1969. Bien sûr, la réduction du temps de travail sans création de postes y est pour beaucoup, mais la mise en place du plan d'action personnalisé (PAP), dont les conseillers à l'emploi sont responsables, est venue s'y entremêler. Même les quelque 600 conseillers de la très sage Association pour l'emploi des cadres (Apec) ont cessé le travail au début du mois pour dénoncer le flou dans lequel s'est installé le Pare, et ce trois mois après son entrée en vigueur.
Les militants CFDT de l'ANPE, dont la centrale est le principal signataire syndical de la nouvelle convention d'assurance chômage (avec le Medef), ne sont pas les derniers à dénoncer «l'intensification de la charge de travail» liée au Pare. Une surcharge qui prend la forme de files d'attente de plus en plus longues dans les agences. La direction de l'ANPE a certes prévu plus de 3 000 embauches, mais, faute de formations pratiques sur le terrain, ces impétrants sont pour l'instant confinés à des tâches qui n'ont rien à voir avec le Pare. Sans compter que les agents consacrent de moins en moins de temps à la relation avec les entreprises. «C'est une partie essentielle du métier que nous n'avons plus le temps de faire. Nous cherchons moins d'offres d'emploi, et quand nous les trouvons, nous passons moins de temps à les contrôler», relève un délégué CFDT.
Les critiques sont encore plus radicales au sein du SNU-ANPE syn