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Libération

Le marathon du plumeau

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publié le 22 octobre 2001 à 1h19

Julie, ou la vie de femme de chambre dans un hôtel de standing...

«Installée dans un village classé de Provence, sans emploi, je me suis dit que femme de chambre dans un hôtel pittoresque, ça n'avait pas l'air mal comme boulot. Jardin luxuriant, piscine idyllique, restaurant coté et chambres décorées avec goût. Des chambres qu'il faut, bien sûr, nettoyer de fond en comble. Et de façon impeccable.

«10 heures : branle-bas de combat ! Départ des cent vingt minutes de marathon pour les deux femmes de chambre, dont je suis. D'abord, voir si la voie est libre. Définir le type de ménage à effectuer : si les touristes quittent l'hôtel, c'est le grand nettoyage. Pas une seconde à perdre, on n'a que vingt minutes par chambre. D'abord tirer le lit ­ souvent géant ­ (attention le dos), vider corbeilles et cendriers, changer draps et taies, faire les vitres et les glaces, cirer les meubles, traquer les toiles d'araignée, vérifier les ampoules. Repousser le lit. Ensuite, inspection du minibar. Puis, direction la salle de bains carrelée de blanc. Changer les serviettes, nettoyer baignoire, carreaux, évier, miroir, cuvette des WC, étagère et sol. Désinfecter à l'acide et finir à l'alcool à brûler (attention les poumons).

«Aïe, plus que quelques minutes... Vite, traiter les taches sur les moquettes, toutes choisies dans des tons clairs, de coquille d'oeuf à tilleul en passant par rose vénitien. Passer l'aspirateur partout et balayer la terrasse. Arroser les fleurs et, en touche finale, vaporise