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Libération

Air Afrique replonge dans la grève

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Deux mois après l'adoption d'un plan de sauvetage, le personnel réclame ses salaires.
publié le 25 octobre 2001 à 1h22

Abidjan de notre correspondante

Et revoilà la grève. Deux mois après l'adoption à Brazzaville d'un plan pour «sauver Air Afrique» (Libération du 15 août 2001), la compagnie panafricaine est à nouveau clouée au sol. Depuis mardi, le personnel navigant réclame les salaires qui n'ont pas été versés depuis juillet. «Pas question de reprendre les commandes tant qu'on n'aura pas trouvé une solution», assène le représentant des pilotes et techniciens, Naorgué Alladjim, qui qualifie d'«insuffisante et vague promesse» la proposition de la direction de régler un mois d'arriérés d'ici à la fin de la semaine. «Nos vols ont été pleins tout l'été, on ne peut pas se contenter de nous dire qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses. Si l'on veut faire un transport aérien africain digne de ce nom, il faut commencer par respecter nos contrats de travail.»

«Ce n'est pas de gaieté de coeur, nous ne sommes pas suicidaires, soupire un pilote d'Airbus, mais quand on ne peut pas toucher sa paie sans faire grève, c'est que quelque chose ne va pas.» La direction plaide la situation financière «plus que précaire» de la société et agite le chiffon rouge du dépôt de bilan. «La grève risque de porter le coup de grâce à la compagnie», assure le responsable de la communication.

Quatre gros porteurs. Nommé en septembre pour trois mois, le nouveau (et énième) directeur général, le Togolais Marcel Kodjo, hérite d'une situation catastrophique. Avec au moins 200 milliards de francs CFA (quelque 300 millions d'euros