Le grand Monopoly orchestré par les Galeries Lafayette est conditionné à un tour de passe-passe social. Comment, en effet, faire passer les salariés de Marks & Spencer chez H & M, les Nouvelles Galeries ou Monoprix, sans maintenir les salaires, plus avantageux, de la chaîne britannique? Réponse: en esquivant l'article L 122-12 du code du travail qui prévoit, en cas de reprise, le transfert des contrats de travail dans les mêmes conditions. L'astuce réside dans la méthode choisie pour reprendre Marks, à savoir acheter les titres sans pour autant continuer l'activité. Cette solution inédite permettant d'affirmer que Marks n'est plus une entité économique autonome, l'article du code du travail ne s'applique pas. «Les patrons se sont bien débrouillés, estime aujourd'hui Djamila Zennadi, déléguée CGT, car les salaires sont 15% plus bas aux Galeries.» Et de conclure: «Les actionnaires de Marks se sont servis, les Galeries, ainsi que les enseignes "partenaires", réalisent une opération de développement, il est hors de question que les salariés paient la facture.» A quoi la direction des Galeries répond que le choix proposé aux salariés (rester sur leur site, être reclassés, ou partir à la faveur d'un plan social) est bien plus favorable que l'article L 122-12. De plus, les Galeries misent sur les indemnités de transfert pour faire passer la pilule. La CGT a appelé les salariés de Marks & Spencer, des Galeries, de Monoprix et de H & M à une journée de grève le 30 octobre, jour du co
Un tour de passe-passe social
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par Thomas LEBEGUE
publié le 25 octobre 2001 à 1h22
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