Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Ce n'est pas encore pour cette fois-ci: la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, hier, de ne pas toucher à ses taux d'intérêt. Son principal taux directeur, le Refi, reste donc fixé à 3,75 %. Un niveau qu'il a atteint le 17 septembre, lorsque la BCE, agissant de concert avec la Réserve fédérale afin de contrer la panique naissante à la suite des attentats du 11 septembre, avait baissé le loyer de l'argent de 50 points de base (de 4,25 % à 3,75 %). On ne sait pas ce qui a motivé la décision de la Banque, la réunion d'hier n'ayant pas été suivie d'une conférence de presse.
Taux négatifs. L'inertie de la BCE contraste fortement avec l'activisme de la Fed: le 2 octobre, celle-ci a de nouveau agi, ramenant son principal taux de 3 % à 2,5 %. Pour la première fois depuis quarante ans, les taux à court terme sont donc négatifs outre-Atlantique, c'est-à-dire sous le niveau de l'inflation. Mais, il est vrai que la situation économique est fort différente: le ralentissement dans la zone euro est net (1,5 % de croissance attendu pour 2001 ainsi qu'en 2002) mais ce n'est pas encore la récession, contrairement aux Etats-Unis. Autrement dit, il n'y a aucune raison pour que la BCE grille ses dernières cartouches dès aujourd'hui, d'autant que l'inflation est toujours au-dessus du plafond de 2 % qu'elle s'est fixé (2,5 % en septembre).
En outre, les taux réels (si on défalque la hausse des prix) sont déjà très bas, aux alentours de 1,25 %: il est douteux