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Libération

«Refondation sociale», la négociation s'écroule

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Le Medef a échoué sur le droit à la formation.
publié le 26 octobre 2001 à 1h23

«La refondation sociale est partie en campagne, elle risque de ne pas en revenir.» C'est ainsi qu'un syndicaliste fait le bilan des deux journées de négociations patronat-syndicats sur le droit à la formation, à Angoulême. Mercredi, elles échouaient. Et, hier, Ernest-Antoine Seillière, abandonnant la voie de la négociation, prenait hardiment celle de la campagne pour les élections de 2002. Et de quelle manière. Rompant avec la traditionnelle «réserve» patronale lors des élections, le président du Medef a appelé ses troupes à «prendre la part la plus large possible» du débat politique.

Propagande. «Jusqu'à présent, écrit-il dans le Monde daté de vendredi, les entrepreneurs se gardaient d'intervenir dans les débats électoraux, laissant le champ libre aux candidats et aux partis. Nous rompons avec cette tradition et nous ferons entendre la voix du terrain.» Le programme est tout tracé, Ernest-Antoine Seillière et Denis Kessler, le vice-président du Medef, animeront alternativement sept «forums» thématiques, jusqu'au «point d'orgue», c'est-à-dire le congrès extraordinaire du Medef, le 15 janvier 2002. Ce faisant, la direction de l'organisation patronale fait visiblement le pari d'une mobilisation des troupes, style porte de Versailles à l'automne 1999, lorsque 25 000 patrons avaient conspué les 35 heures.

La propagande du Medef s'en prend, cette fois-ci, à un thème rebattu, mais toujours populaire chez les employeurs: l'Etat, qui ne sait que «se taire, tirer les déficits et laisse