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Libération

Les banques se défendent

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Les syndicats leur imputent le dépôt de bilan de Moulinex. Elles accusent l'actionnaire El.Fi.
publié le 27 octobre 2001 à 1h24

Quelques jours après l'annonce par SEB de la reprise d'une partie de Moulinex, l'heure est aux comptes. Et à la désignation de coupables. A ce jeu-là, on a beaucoup entendu les salariés du groupe d'électroménager, et notamment les syndicalistes, mettre en accusation les banques, ce dont elles se défendent aujourd'hui. Le Crédit Lyonnais, la Société générale et BNP-Paribas avaient prêté beaucoup d'argent à Moulinex et ont décidé début septembre d'arrêter les frais, ce qui a poussé le groupe à déposer son bilan. «Les banques ont asphyxié l'entreprise et ont décidé de sacrifier dans leur intérêt, à court terme, la filière française de l'électroménager», dénonçait une élue locale communiste dans l'Humanité du 24 octobre.

Scandalisées. Officiel-lement, les banques ne souhaitent pas répondre à ces accusations. «Nous ne voulons pas ajouter de l'huile sur le feu», explique-t-on. Mais, en privé, on se dit scandalisé par ces attaques. «Dans ce dossier, je re-connais deux fautes, confie un banquier. D'une part, ne pas avoir arrêté plus tôt de prêter de l'argent à l'entreprise, quand la situation n'était pas encore si mauvaise. Mais cette décision n'aurait pas amélioré notre image. D'autre part, avoir fait confiance aux frères Nocivelli, les actionnaires italiens d'El. Fi qui ont repris Moulinex au début de l'année. Ils n'ont pas du tout assumé leur rôle d'actionnaires.»

Mystère. Le passage éclair du groupe familial originaire de la région de Brescia reste à élucider. El. Fi a racheté Mou