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Libération

Bureau des substitutions

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Seb, 32 ans, éducateur dans un centre d'accueil pour toxicomanes à Paris.
publié le 29 octobre 2001 à 1h24

«Ça fait un an et demi que je travaille à Nova Dona. Le jour de mon entretien d'embauche, j'ai clairement expliqué ce que je voulais: travailler avec des gens que j'aime, dont je me sente proche, dans une ambiance cool. Et Nova Dona est idéal pour ça. Il n'y a pas de hiérarchie pesante, on est tous au même niveau. On n'a pas de bureau attitré, c'est un peu l'anarchie mais, en même temps, on est efficace là-dedans. Il y a parfois des périodes de doute, alors, dans l'équipe de soignants, on se rassure. Mais attention, ce n'est pas la sinistrose non plus, il se passe des trucs marrants. Nos usagers sont bourrés de poésie, ils sont zen, chez nous, on n'a quasiment jamais de situations violentes. Un jour, une fille s'est fait sa couleur à l'accueil. Un autre jour, un mec faisait tout un mystère avec son sac, il ne fallait pas le toucher. Il est parti prendre sa douche avec. Au bout de trois minutes, on voit un furet albinos qui bondit hors du rideau de douche et qui court se planquer derrière les poubelles.

Les toxicos chez nous viennent spontanément. Parfois, ils arrivent complètement torchés mais on les prend tout de suite en charge. Ça commence par un café puis on enchaîne par un entretien pour évaluer leur niveau de dépendance et les risques liés à l'usage de drogues. C'est simple, on essaie de voir quels produits ils ont pris sur les quinze derniers jours. Il y a de tout. Des accros aux médocs, des sous crack, des sous héro, qui s'injectent ou pas... Mais le pire, c'est quand