L'accès aux médicaments essentiels reste un thème brûlant pour les 142 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à onze jours de la conférence ministérielle prévue du 9 au 13 novembre à Doha (Qatar). Aucun consensus ne s'est encore dégagé.
Le débat porte sur l'interprétation de l'accord de l'OMC de 1994 concernant les droits de propriété intellectuelle (Adpic). Pour 52 pays en voie de développement, une clause autorise la production ou l'importation de médicaments génériques (même composition, mais prix nettement inférieur à ceux des laboratoires pharmaceutiques), lorsqu'un pays est confronté à un cas d'urgence de santé, notamment une pandémie comme le sida. Plusieurs pays dévelop pés s'opposent à une interprétation trop extensive de cette clause de sauvegarde qui remettrait en cause les brevets des laboratoires. Alors que les négociations piétinent, Celso Amorim, chef de la déléga tion brésilienne auprès de l'OMC, développe la position des pays en voie de développement.
Estimez-vous que le problème de l'accès aux médicaments par les pays pauvres est bloqué?
L'opposition demeure entre nous les pays en développement et les pays riches, où se trouvent les laboratoires pharmaceutiques. Très concrètement, dans le cadre du lancement d'un nouveau round de négociations commerciales, nous demandions que soient clarifiés les accords Adpic. Or, à quelques jours de la réunion ministérielle de Doha, la question de la propriété intellectuelle et de l'ac