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Libération

Le retour à la réalité des e-cadres déchus

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Leur intégration dans l'entreprise traditionnelle nécessite un reformatage.
publié le 29 octobre 2001 à 1h24

Les enfants prodigues sont de retour au bercail. La bulle Internet dégonflée, les créateurs de start-up reviennent frapper aux portes de la bonne vieille économie. Forts de leur expérience acquise dans ces structures plus souples et plus légères, ils tentent de valoriser au mieux des parcours professionnels sanctionnés en général par un échec de l'aventure. Non sans quelques grincements de dents. Outre un retournement de la conjoncture qui rend plus problématique leur réinsertion dans le circuit traditionnel, il leur faut se conformer à des exigences des employeurs parfois très éloignées de leur culture Internet. Première mission des recruteurs, dégriser ces revenants. A la tête d'un cabinet d'outplacement, Philippe Bigard a accompagné le «retour à la réalité», comme il le dit lui-même, d'anciens cadres dirigeants de la nouvelle économie. «Ils ont évolué dans des univers hors normes dans lesquels le développement de l'activité primait sur toute autre considération, notamment financière», explique-t-il. Le travail de jour comme de nuit dans l'urgence, l'absence de liens hiérarchiques, et de très gros salaires reviennent parmi les principales «dérives» attribuées à cet esprit start-up. Et éveille des craintes chez leurs futurs employeurs. «Certains d'entre eux auront tendance à aller au-delà des responsabilités qui leur sont confiées. Cet esprit d'initiative est positif mais il peut se révéler problématique dans le cadre de structures bien organisées», note Rogers Teunkam, de