Budapest, de notre correspondante.
Les Hongrois ont gagné. Après plusieurs mois de protestations, ils ont fait plier Danone qui renonce à fermer la biscuiterie de Györ, à cent kilomètres à l'ouest de Budapest, l'une des six usines alimentaires condamnées en Europe par le groupe alimentaire. En mars dernier, Danone annonce sa fermeture prochaine; l'usine de Györ, rachetée en 2000 à United Biscuits, est peu rentable et ne tourne qu'à 30 % de ses capacités. Le groupe concentrerait la production des «Györi Kéks», les Petits LU locaux, dans une autre usine hongroise, plus moderne, à Székesfehérvar (soixante-dix kilomètres au sud de la capitale). L'annonce provoque la colère des 700 salariés et du maire de Györ. Ce n'est pas tant le spectre du chômage, d'ailleurs peu élevé dans cette ville prospère de 129 000 habitants, qui irrite la population mais le fait que l'usine centenaire est l'un des fleurons du patrimoine local. Le maire, Jozsef Balogh, monte au créneau. Il appelle les pouvoirs publics à l'aide et lance une campagne de boycott des produits Danone.
Utilisation abusive. En Hongrie, le groupe détient 40 % du marché de la biscuiterie (le marché pèse 68 millions d'euros en chiffre d'affaires) et 35 % des produits laitiers.
Le maire menace également d'intenter un procès pour utilisation abusive du nom de sa ville si Danone continue à vendre ses biscuits «Györi Kéks», également fabriqués en République tchèque, après fermeture de l'usine. Un peu comme si Nantes s'insurgeait que les