L'Etat va-t-il devoir payer la catastrophe sociale annoncée chez Moulinex? A en croire Michel Bove, le «monsieur Moulinex» nommé la semaine dernière par le gouvernement, c'est probable. Après avoir été installé, vendredi, à la tête de la cellule de crise basée à Caen, ce spécialiste des reconversions industrielles a couru les ministères concernés Economie, Emploi, Aménagement du territoire durant tout le week-end. Son objectif était d'arracher les fonds nécessaires au reclassement des 370 salariés non repris par Seb. Car la trésorerie de Moulinex relève du «désastre»: selon Michel Bove, il ne reste pas un euro dans les caisses pour financer un plan social qualifié de «squelettique» par les administrateurs judiciaires eux-mêmes.
Pessimisme. Réunis hier au siège de Moulinex, à la Défense, les syndicats se sont vu confirmer ce diagnostic pessimiste. Première urgence: trouver l'argent nécessaire pour payer les salaires d'octobre, «environ 50 millions de francs», a révélé Michel Bove. L'autre impératif consiste à trouver de quoi payer le personnel chargé d'établir les soldes de tout compte: plus de vingt-cinq personnes seraient mobilisées à cette tâche, à condition bien sûr de pouvoir les payer. Etaient également présents à cette réunion de crise les administrateurs judiciaires de Moulinex, le DRH et, pour la première fois, les directeurs départementaux du travail de l'Orne, de la Manche et du Calvados.
Car la ministre de l'Emploi, Elisabeth Guigou, s'est engagée à faire jouer