New York de notre correspondant
Tout a commencé par les magasins de mode, le long de Madison ou de la Cinquième Avenue à New York. Dans les jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre (lire aussi pages 4 à 9), les vitrines s'étaient ornées de vastes drapeaux américains, avec des panneaux du genre: «L'Amérique continue à avancer.» Comme autant d'invitations à dépenser en ces temps de marasme. Puis, les grands magasins Bloomingdale's ont réservé plusieurs pages dans la presse nationale pour vanter un petit drapeau américain en cristal: «L'emblème du pays que nous aimons... Pour nous rappeler plus que jamais les valeurs de liberté, de tolérance et de courage... Réservez le vôtre dès aujourd'hui pour 99 dollars.» Enfin sont venus les spots télé des compagnies automobiles. Comme celui de Chevrolet qui, sur fond d'images ressemblant bien à celles de pompiers dans les décombres du World Trade Center, annonce des crédits à 0 % sur tous les véhicules cette année avec le slogan «Keep America Rolling» (gardons l'Amérique en marche).
Sept semaines après les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone, certains parlent du «marketing du patriotisme» pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme une récupération commerciale abusive de la tragédie. Discrètes au début, les campagnes publicitaires faisant référence aux attaques se multiplient (Ford, les magasins K-mart, la marque de vêtements Kenneth Cole, la firme de vente par correspondance Land's End). Certaines semblant moins té