C'était une hypothèse sérieuse. Depuis hier, c'est devenu un processus «inéluctable». La faillite de la Sabena pourrait même être déclarée effective dans le courant de la semaine prochaine.

La direction de la compagnie aérienne belge en difficulté a confirmé vendredi matin aux syndicats, lors d'un comité d'entreprise, qu'on allait «inéluctablement vers une faillite de la Sabena SA». Ce qui prouve, s'il en était besoin, que la direction est dans l'impossibilité de bâtir un plan de sauvetage avant le 8 novembre, date limite fixée par le tribunal de commerce.

Tournée des popotes. De fait, les investisseurs ou repreneurs hypothétiques ne se bousculent pas au portillon. Tous préfèrent attendre la faillite pour manifester leur intérêt. La compagnie sera alors libre de dettes et ses coûts salariaux probablement réduits.

C'est pourquoi le gouvernement belge travaille déjà dans la perspective d'un après-Sabena. Ne pouvant accepter la disparition pure et simple de sa compagnie étendard, il fait la tournée des popotes pour tenter de ramasser les 15 mil liards de francs belges (370 millions d'euros) nécessaires au redémarrage d'une «Sabena» nouvelle mouture.

Selon le quotidien belge le Soir, les pouvoirs publics cherchent notamment à con vaincre quelques gros bonnets de l'économie nationale (tels le financier Albert Frère ou le groupe de bancassurance Fortis) de mettre au pot, au nom de «l'intérêt national». L'orgueil du drapeau belge serait à ce prix, disent-ils. Il n'est pas sûr cependant