Le Père Noël est un peu en avance chez Airbus. Ces dernières semaines, le constructeur aéronautique et son principal actionnaire EADS (1) semblaient vivre en dehors du monde, s'accrochant au triptyque «pas d'annulation, pas de report, pas de retard». Pourtant, les interrogations se multipliaient autour du programme phare d'Airbus, le superjumbo A380 capable de transporter 800 personnes. Fragilisées par la crise, les compagnies aériennes allaient-elles continuer à s'engager dans un projet aussi pharaonique?

Hier, Emirates Airlines, la compagnie aérienne de l'émirat de Dubaï, a signé un contrat portant sur l'acquisition de 22 A380 et a pris une option sur 10 appareils supplémentaires, ce qui représente la somme rondelette de 7 milliards de dollars, 7,76 milliards d'euros (2). Et pour ne pas faire de jaloux, Emirates Airlines a aussi annoncé au Salon aéronautique de Dubaï, qui se tient actuellement, qu'il avait signé une lettre d'intention pour l'achat de 25 Boeing 777 supplémentaires d'une valeur de 6,6 milliards de dollars (7,31 milliards d'euros).

Aux anges, Philippe Camus et Rainer Hertrich, coprésidents d'EADS, ont estimé que la signature de ce contrat démontre une fois de plus que «l'aviation reste un marché de croissance fort qui a besoin de produits nouveaux et innovateurs offrant la technologie du XXIe siècle».

Il n'empêche: le contrat d'Emirates Airlines arrive à point nommé. Les promoteurs de l'A380 s'étaient donné jusqu'à la fin du premier trimestre 2002 pour enregistr