G10-Solidaires
Soutenir l'expression des salariés
Et si SUD perçait dans le privé? La perspective a de quoi faire froid dans le dos de nombreux DRH. Elle est pourtant bien réelle: sous le patronyme plus unifiant de Solidaires, une Coordination syndicale métallurgie-industrie est discrètement née la semaine dernière. Elle regroupe les militants de SUD et Supper de Renault, RVI (Renault Véhicules Industriels), Thales, Thomson Multimédia, Michelin, Alstom, Snecma, etc. La liste paraît mince, mais il s'agit souvent de véritables bastions. C'est le cas de SUD-RVI, qui a hérité 120 adhérents de la CFDT et occupe avec 58 % des voix une position dominante dans l'usine de Blainville. L'industrie n'est pas la seule terre d'implantation de Solidaires: Air France, BNP-Paribas, Crédit Agricole, Société d'Autoroutes, Fnac, Aventis, ont désormais leurs trublions. Dans les télécoms, SUD PTT a essaimé chez Cegetel, Kaliphone, Ceritex. «Nous visons les centres d'appels où il y a beaucoup de vacataires», commente Thierry Renard, responsable de SUD PTT et spécialiste des recours juridiques de Solidaires. Dans cette branche, SUD compte bien se faire reconnaître «représentatif», à la faveur d'un recours en conseil d'Etat. Ce serait une première.
Qu'est-ce que Sud en entreprise? «Un mélange de connaissance approfondie des dossiers et de cynisme anti-économique», se plaint un DRH de grand groupe. Les méthodes des SUD, qui mettent le contenu des négociations sur la place publique, dérangent. «On n'est