Menu
Libération

Des tribuns trublions

Article réservé aux abonnés
Syndicats radicaux ou réformistes, associations de chômeurs ou d'actionnaires, ils interviennent et bousculent le jeu social. Portraits.
publié le 5 novembre 2001 à 1h31

G10-Solidaires

Soutenir l'expression des salariés

Et si SUD perçait dans le privé? La perspective a de quoi faire froid dans le dos de nombreux DRH. Elle est pourtant bien réelle: sous le patronyme plus unifiant de Solidaires, une Coordination syndicale métallurgie-industrie est discrètement née la semaine dernière. Elle regroupe les militants de SUD et Supper de Renault, RVI (Renault Véhicules Industriels), Thales, Thomson Multimédia, Michelin, Alstom, Snecma, etc. La liste paraît mince, mais il s'agit souvent de véritables bastions. C'est le cas de SUD-RVI, qui a hérité 120 adhérents de la CFDT et occupe avec 58 % des voix une position dominante dans l'usine de Blainville. L'industrie n'est pas la seule terre d'implantation de Solidaires: Air France, BNP-Paribas, Crédit Agricole, Société d'Autoroutes, Fnac, Aventis, ont désormais leurs trublions. Dans les télécoms, SUD PTT a essaimé chez Cegetel, Kaliphone, Ceritex. «Nous visons les centres d'appels où il y a beaucoup de vacataires», commente Thierry Renard, responsable de SUD PTT et spécialiste des recours juridiques de Solidaires. Dans cette branche, SUD compte bien se faire reconnaître «représentatif», à la faveur d'un recours en conseil d'Etat. Ce serait une première.

Qu'est-ce que Sud en entreprise? «Un mélange de connaissance approfondie des dossiers et de cynisme anti-économique», se plaint un DRH de grand groupe. Les méthodes des SUD, qui mettent le contenu des négociations sur la place publique, dérangent. «On n'est