Pour certains, ce seraient les nouveaux barbares. Dans l'Antiquité, le terme désignait les perturbateurs de la paix et de l'ordre établi venus de l'extérieur. Aujourd'hui, les nouveaux venus bouleversent les règles du dialogue social et subvertissent les règles. Qu'ils soient des syndicalistes radicaux comme Solidaires, le patronyme qui regroupe les SUD et l'ex-Groupe des 10, des syndicalistes réformistes, comme la très sage Unsa (Union nationale des syndicats autonomes), ou qu'ils soient des associations contestataires comme Attac, ou associations d'usagers ou encore de salariés-actionnaires, ils ont fait irruption dans l'espace qu'on disait protégé de l'entreprise, et bousculent les conditions du dialogue social institutionnel, apanage des directions et des cinq syndicats représentatifs. Danone, Marks & Spencer, McDonald's l'ont appris à leurs dépens.
Les «barbares» n'en sont pas à leur première incursion. Dans les années 80, les coordinations étaient venues perturber le jeu ordonné du dialogue social. En 1997, les associations de chômeurs avaient contesté le monopole de représentation des syndicats dans l'assurance chômage. A chaque fois, malgré des succès importants, la vague avait reflué. Les acteurs institutionnels avaient réussi à refermer la brèche.
La troisième vague sera-t-elle aussi éphémère? C'est peu probable, car les nouveaux venus ne prospèrent pas simplement du désert syndical qu'est la France avec sans doute moins de 5 % de syndiqués dans le secteur privé. Ils