Genève, de notre correspondant.
En situation de quasi-faillite depuis plusieurs semaines, Swissair n'est pas sauvée du drame économique et social. La stratégie de sauvetage, proposée par l'Etat et le secteur privé pour conserver en Suisse une compagnie nationale, ne semble pas du tout convaincante. Les autorités helvétiques et les entreprises se sont engagées à trouver 4,24 milliards de francs suisses (2,9 milliards d'euros) pour mettre en oeuvre un modèle baptisé «26/26»: la nouvelle compagnie, Crossair Plus, aurait une flotte de 26 longs-courriers et 26 moyens-courriers. Une formule jugée aujourd'hui bien trop optimiste par les patrons de Crossair.
Mais, surtout, le groupe aérien vient de lancer une première vague de licenciements sans prévoir le moindre plan social: 9 000 postes supprimés sur un total de 68 000 dans le monde, dont 4 500 salariés en Suisse qui ont déjà reçu leur lettre de licenciement. Ceux-là ont déjà en partie quitté le groupe. La compagnie ne verse plus de salaires au personnel licencié qui touchera des allocations chômage (de 70 à 80 % du dernier salaire) jusqu'à la fin de l'année. Ni les banques, ni la Confédération ne sont disposées à dégager les 136 millions d'euros, nécessaires à la mise en oeuvre d'un plan social.
Les syndicats, qui n'appellent pas les salariés de Swissair à se mettre en grève, ont lancé hier un ultimatum: d'ici au 15 novembre, le gouvernement de Berne est invité à mettre en place un plan digne de ce nom. Autrement... ce sera peut-êt