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Libération

La Belgique en deuil de la Sabena

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La faillite de la compagnie aérienne a été prononcée hier.
publié le 7 novembre 2001 à 1h32

Bruxelles

de notre correspondant

Quelques dizaines d'employés de la Sabena discutent par petits groupes entre les deux rangées de comptoirs d'enregistrement siglés au nom de la compagnie aérienne belge. Ils sont résignés, hagards, sonnés. Le temps n'est pas ­ encore? ­ à la colère. Il faut d'abord appréhender le désastre et ce n'est pas facile: la Sabena, l'une des plus anciennes compagnies aériennes du monde, créée en 1923, celle-là même qu'empruntait Tintin pour parcourir le monde, est en faillite. La cessation d'activité n'a été officialisée que hier soir à l'issue d'un conseil d'administration, où le président du conseil, Fred Chaffard, a été dans l'obligation de «faire aveu de faillite». «La messe est dite», tranche avec un triste sourire Juliette, hôtesse depuis sept ans. Une de ses collègues, tout juste débarquée d'un vol en provenance de Lomé, raconte que «les gens étaient très sympas, certains pleuraient, surtout quand le capitaine a expliqué que c'était son dernier vol et qu'il remerciait l'équipage d'avoir travaillé gratuitement». Les vols de la Sabena sont suspendus jusqu'à jeudi au moins, et ce sera au tribunal de décider si la compagnie a les moyens ou non de poursuivre son activité. «Une procédure de récupération des objets personnels des salariés sera organisée», a déclaré Fred Chaffard, ne laissant aucun doute sur l'avenir de la compagnie et de ses employés.

Fin d'un symbole. C'est la fin d'un monde, en tout cas une première dans l'histoire du transport aérien