Des sociétés en faillite, des valeurs suspendues, d'autres sur lesquelles on n'observe qu'une seule transaction par semaine... C'est la désolation sur le Nouveau Marché de la Bourse de Paris. Depuis le début de l'année, son indice a perdu plus de 65 %. Il se retrouve à 990 points, un cours inférieur à celui de sa création en mars 1996. Les volumes d'échanges quotidiens ne sont plus que de 30 millions d'euros, soit moitié moins qu'en 2000. La folie d'il y a un an et demi autour des valeurs Internet est complètement oubliée. De septembre 1999 à mars 2000, n'importe quelle entreprise, liée de près ou de loin aux nouvelles technologies, voyait son cours multiplié par 2 ou 3 sans raison particulière. Le Nouveau Marché avait atteint le niveau record de 7 481 points.
Excès. Aujourd'hui, c'est la gueule de bois. Comme en Italie, avec le Nuovo Mercato, ou en Allemagne, avec le Neuer Markt (lire ci-contre). Les petits actionnaires, qui ont acheté au plus haut et n'ont pas vendu en attendant un éventuel rebond, se sentent floués. Et les entrepreneurs, qui ont introduit leur société en pensant accroître leur patrimoine ou bénéficier de stock-options, doivent abandonner leurs rêves de millionnaires. Un retour à la réalité qui peut sembler moral. Mais le problème, comme à chaque fois qu'il s'agit des marchés financiers, est que les excès ont autant lieu à la baisse qu'à la hausse.
Aujourd'hui, toutes les valeurs cotées sur le Nouveau Marché sont frappées d'ostracisme: aussi bien les start-u