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Libération

Ouverture policière de la conférence

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publié le 10 novembre 2001 à 1h35

envoyés spéciaux à Doha, Qatar.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a inauguré, vendredi au Qatar, la conférence ministérielle, prévue jusqu'à mardi. Les délégués de 142 pays ont écouté Mike Moore, directeur général de l'OMC, parler, comme d'habitude, «de la nécessité» de parvenir à un accord pour le lancement d'un nouveau round de négociations dans une ambiance de citadelle assiégée. En plus du déploiement de 5 000 policiers, un porte-hélicoptères américain et deux autres navires de l'US Navy croisent au large de Doha avec 2 100 marines à bord. «On se sent un peu comme sur un porte-avions posé en plein désert», résume José Bové. Lui et une soixantaine de militants des rares ONG présentes (Libération de vendredi) ont orchestré un mini-happening. «Ce que nous voulons? La démocratie», ont-ils scandé, à l'arrivée des délégués, sous l'oeil viril mais correct de la sécurité. D'autres arboraient des bâillons et des pancartes libellées: «Une voix interdite à l'OMC». Jamais les pays du Sud n'avaient été autant courtisés pour tenter de parvenir à un accord final. «La position américaine est en phase avec les pays en développement», n'a pas craint d'assurer Robert Zoellick, représentant américain au commerce. «L'Europe a bougé, l'Europe a évolué», a renchéri Pascal Lamy, son homologue européen. Il s'est même fendu d'une lettre ouverte à l'ONG Oxfam sur la question clé de l'accès aux médicaments. Entre opérations séduction et forcings diplomatiques, le grand marchandage a commencé