Pékin de notre correspondant
Quatre heures de direct à la télé, cent journalistes chinois envoyés à Doha, des éditoriaux lyriques sur la «marche en avant d'une grande nation chaque jour plus prospère»... Pékin n'a pas lésiné sur les moyens pour «vendre» aux 1,3 milliard de Chinois l'adhésion à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) comme un énorme succès pour le régime communiste. La population n'est certes pas descendue dans la rue pour célébrer l'événement, comme lors des deux autres grands moments de l'année: l'attribution des Jeux olympiques de 2008 à Pékin et la qualification de l'équipe de football pour la Coupe du monde 2002. Mais les Chinois se montrent généralement très positifs face à cette adhésion. Il est vrai qu'ils ne sont guère exposés à d'autres opinions que celle de la propagande officielle. S'il existe une «nouvelle gauche» chinoise qui critique les options de plus en plus libérales d'un pouvoir théoriquement communiste, elle est étouffée et combattue et son discours reste limité à quelques cercles intellectuels.
Electrochoc. Au sein du régime, les plus réformistes voient dans l'entrée du pays dans l'OMC un levier de modernisation, un carcan de règles pour un pays qui n'en a guère, l'introduction progressive d'un Etat de droit, au moins pour le monde de l'économie, avant, espèrent-ils, de l'étendre à l'ensemble de la société. Mais l'OMC constituera également un électrochoc pour des secteurs entiers de l'économie, qui, malgré vingt ans de réformes, restent