On sentait le débat germer, le voilà posé comme une des priorités de Louis Gallois. En fin de semaine dernière, le président de la SNCF a annoncé, devant l'ensemble de la presse française réunie à Arcachon, son intention de s'attaquer à la conflictualité dans l'entreprise. Selon son président, la SNCF et ses grèves seraient devenues un ovni dans le paysage social. «La conflictualité fait de nous une exception en Europe, parmi les entreprises ferroviaires; et une exception en France parmi les entreprises publiques, qui ont su trouver avec leurs partenaires sociaux des solutions limitant les conflits ou leurs répercussions sur les clients, sans bien sûr porter atteinte au droit de grève.» Secundo, cette conflictualité (142 000 jours de grève recensés depuis le début de l'année) ferait figure d'«obstacle majeur au développement de la SNCF et du ferroviaire». Deux arguments martelés avec un certain sens du timing: la dernière grève du 16 octobre a laissé filtrer un certain malaise chez les cheminots (lire Libération du 16 octobre) à la suite du conflit précédent très impopulaire en mars-avril. «Une prise de conscience commence à s'opérer chez les cheminots comme dans l'opinion», veut croire Louis Gallois. D'autres raisons poussent à la tenue de ce débat. La régionalisation du transport ferroviaire, qui sera effective le 1er janvier, confiera aux régions la charge d'organiser l'activité des TER. Et ces dernières feront payer des malus à la SNCF en cas de grèves TER (lesquelle
Ces grèves qui chagrinent Gallois
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par Cédric Mathiot
publié le 13 novembre 2001 à 1h36
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